Avant la construction de l’immeuble actuel, le terrain de l’Ilot Sainte Marie fut occupé par la Maison Sainte Catherine, abritant un asile de jeunes filles et de femmes. Cet hôpital, datant du XIème siècle, devint en 1533 l’Aumône Général, fondé par les bourgeois lyonnais.
La Maison Sainte Catherine fût très vite liée à l’histoire du commerce lyonnais. En 1535, le trésorier de l’Aumône Général introduit à Lyon l’art de fabriquer le velours et les riches étoffes. C’est entre autres dans la Maison Sainte Catherine que les premiers métiers et dévidages de soies furent montés et les orphelines apprirent à travailler sur les métiers.
Les soeurs Catherine jouèrent également un rôle non négligeable durant la peste de 1628 en prodiguant des soins aux malades. En 1629, les soeurs Catherine furent transférées à l’Hôpital de la Charité. Suite à ce départ, les Hospices Civils de Lyon entreprendront l’acquisition de la totalité de l’Ilot.
En 1675 est bâtie la maison des recteurs, et des rapprochements commencent à se faire entre les différents bâtiments de l’Ilot.
En 1711, suite à une importante crue du Rhône et de la Saône, de nombreux plans d’immeubles furent modifiés.
En 1749, un incendie atteint l’une des maisons de l’Ilot. Il est alors décidé de ne pas reconstruire la maison mais de relier les différents bâtiments de l’Ilot. Suite à cette modification, l’Ilot devient l’Hôtel du Parc.
Le loyer de cet hôtel approvisionne les finances des Hospices Civils de Lyon. L’hôtel est alors situé à proximité des Grandes Boucheries, qui contribuent à rendre les rues sales et repoussantes. Ce quartier était alors le théâtre de méfaits en tout genre.
Cependant, de nombreux commerces s’y déroulent, et la décision est prise de revaloriser l’architecture de l’immeuble pour en faire le plus prestigieux de la ville, dans le but d’attirer les riches commerçants.
En 1763, Casanova séjourne quelques jours dans l’hôtel, et pendant l’hiver 1784-1785, le comte de Cagliostro y réside avec sa femme pendant 3 mois.
Un café très fréquenté est établi à l’intérieur de la cour. Ce café a accueilli une association politique au commencement de la Révolution française dénommée la Société des Chats. Durant la révolution, la place des Terreaux était un lieu central des événements qui se déroulèrent à Lyon et la guillotine de la ville, symbole de cette période, se trouvait place des Carmes, attenante à la place des Terreaux.
En 1840, les Grandes Boucheries lyonnaises furent transférées dans le quartier de Perrache.
Après la révolution, Napoléon III lança un programme de modernisation des villes avec à Paris, les nom-breux aménagements réalisés par Haussmann. A Lyon, le préfet Vaïsse décida le nouvel alignement de la ville. L’Ilot Sainte Marie est alors détruit en 1858.
La reconstruction de l’immeuble fût alors entreprise, dans le but de refaire un hôtel de prestige. L’architecte Christot rédigea l’avant projet de construction (à qui l’on doit également l’hôpital de la Croix-Rousse et la réalisation de la grande façade de l’Hôtel Dieu). Les prestations attendues étaient d’une grande qualité, bien supérieure à un immeuble d’habitation classique : porte monumentale ornée d’une tête de diable, façades ouvragées, cour d’honneur d’un volume impressionnant, imposant escalier d’honneur…
Lorsque la destination de l’immeuble fût modifiée en appartements, de nombreux éléments architecturaux furent critiqués, du fait de leur valeur supérieure.
La statue située à l’angle de la rue d’Algérie et de la rue Sainte Marie des Terreaux représente Saint Catherine d’Alexandrie et date de 1861. Elle évoque l’ancien hôpital Sainte-Catherine.
Edouard Herriot, maire de Lyon, de 1901 à 1940 puis de 1947 à sa mort en 1957 eut son bureau au sein de l’immeuble, actuellement en rénovation.